Tourisme solidaire

Glossaire

Par Babel Voyages

Posté le 26 octobre 2020

Le tourisme solidaire a cette particularité de soutenir des actions de développement local ou de consacrer une partie du prix du voyage à des projets sociaux.


Dans la droite ligne du tourisme équitable, le tourisme solidaire est une forme de voyage qui se veut respectueuse des populations et des cultures rencontrées au fil du voyage. Le tourisme solidaire a cette particularité de soutenir des actions de développement local ou de consacrer une partie du prix du voyage à des projets sociaux et/ou environnementaux.

Les principes de cette forme de tourisme sont stricts et font partie d’une vision du monde audacieuse : faire en sorte que le tourisme profite à l'ensemble des acteurs impliqués, et non pas seulement à une poignée d'individus.

Les fondements du tourisme solidaire

A la fin des années 1990, les problématiques de tourisme solidaire émergent suite aux débats sur le commerce équitable et le tourisme durable. Le tourisme solidaire devient alors une stratégie alternative de développement local. Le tourisme solidaire encourage également à la protection des ressources naturelles du pays. Et peut-être avant toute chose souhaite améliorer les rencontres et les échanges entre les voyageurs et les populations visitées sur place.

Le tourisme solidaire a d’abord été particulièrement développé dans les pays du Sud. Intimement lié à l’associatif, il s’est longtemps concentré sur l’aspect social du développement. L’idée était de favoriser les petits groupes de voyageurs pour favoriser les interactions et l’interculturalité entre les peuples. A l’opposé du tourisme de masse, les voyageurs pratiquant ce tourisme conscient prennent le temps de créer des vrais liens avec les personnes qui les accueillent.

En 2020, le secrétaire général de l’OMT a rappelé les valeurs fondamentales d’un tourisme responsable et durable en soulignant l’importance de la solidarité : « Le tourisme est un véritable moteur de la solidarité et du développement. Nous avons tous intérêt à tirer pleinement parti de sa capacité à rassembler les personnes et les populations, dans le respect du Code mondial d’éthique du tourisme. De la sorte, le tourisme pourra continuer d’ouvrir de meilleures perspectives et d’être un vecteur du développement durable pour des millions de gens à travers le monde. »

Définition tourisme solidaire

Ritimo, le très sérieux réseau d’information et de documentation pour le développement durable et la solidarité internationale, a défini le tourisme solidaire comme « s'inscrivant à la fois dans une perspective responsable et équitable, mais plus directement associé à des projets de solidarité : soit que le voyagiste soutienne des actions de développement, soit qu'une partie du prix du voyage serve au financement d'un projet de réhabilitation ou d'un projet social. »

Il insiste particulièrement sur :

  1. La sensibilisation des voyageurs et la préparation au voyage,

  2. Les possibilités de contact avec la population locale : rencontres, activités culturelles, logement chez l'habitant.

  3. Les problématiques environnementales : sensibilisation et responsabilisation des voyageurs, gestion des déchets, gestion des ressources.

  4. L'implication dans un ou plusieurs projets de développement local déterminés par la population d'accueil

  5. Les retombées économiques locales

Pour clore sa définition du tourisme solidaire, Ritimo précise que celui-ci n’est aujourd’hui pas accessible à toutes les bourses car il se présente encore trop sous la forme de voyages organisés à effectuer en groupe. Voilà qui a de quoi interpeller... voire même choquer ! De quel droit un voyage respectueux de l’environnement et de son prochain ne pourrait être réservé qu’à une élite ? Il est grand temps de faire évoluer les mentalités...

L’UNAT, quant à elle, ou l’Union Nationale des Associations de Tourisme et de plein air, définit comme suit la notion de tourisme solidaire :

« Le tourisme solidaire regroupe les formes de tourisme alternatif qui mettent au centre du voyage l’homme et la rencontre et qui s’inscrivent dans une logique de développement des territoires. L’implication des populations locales dans les différentes phases du projet touristique, le respect de la personne, des cultures et de la nature et une répartition plus équitable des ressources générées sont les fondements de ce type de tourisme. »

L’UNAT ajoute que le tourisme solidaire se caractérise par les principes suivants :

A. un tourisme humaniste, vecteur de lien et de mixité entre les populations touristiques et locales ;

B. un tourisme équitable dans la répartition des revenus, l’utilisation des ressources et l’accès pour tous ;

C. un tourisme soucieux de son empreinte écologique protégeant l’environnement local et planétaire et préservant l’équilibre des écosystèmes.

Voilà pour les définitions faisant office de références en matière de tourisme solidaire dans un contexte où aucune base n’a été posée de manière officielle.

Quel sont les avantages du tourisme solidaire ?

Depuis la pandémie de COVID-19, les voyageurs conçoivent autrement l’expérience de voyage. Le tourisme équitable et solidaire garantit au voyageur de vivre une expérience rare, à taille humaine, faites de découvertes et d’échanges avec les populations, et qui contribue au développement équilibré des territoires visités.

Ce que retire le voyageur du tourisme solidaire est immense. Tout d’abord, il voyage en ayant la certitude que l’argent dépensé va profiter directement aux populations locales, et ne sera pas retenu par des intermédiaires. C’est une forme de tourisme éthique qui permet de nouer des relations de confiance avec les populations visitées. C’est aussi une manière de découvrir un pays de manière authentique, en s’immergeant dans le « réel ». Le touriste devient en quelque sorte un voyageur, et ne peut plus se contenter d’une vision réductrice imposée par le tourisme de masse.

Qui sont les acteurs du tourisme solidaire ?

Pendant longtemps, les acteurs organisant des voyages solidaires reposaient essentiellement sur des associations, ONG et des sociétés coopératives réparties aux quatre coins du monde, partageant un objectif en commun : instaurer une meilleure répartition des ressources.

Dans les années 1990, l’offre de tourisme solidaire se professionnalise, avec la création d’agences de voyage comme Point Afrique, devenu ensuite Point Voyages, pour qui « le tourisme n'a de sens que s'il permet une véritable rencontre, assurant aussi des retombées économiques réelles pour les populations locales. »

Dans les années 2000, le secteur se structure avec la création d’un réseau dédié en France, l’Association pour le tourisme équitable et solidaire(Ates).

Créé en 2014 par l’ATES, le label Tourisme Équitable® est le seul label touristique de Commerce équitable, reconnu comme tel par le Guide International des labels de Commerce Équitable. L’ATES définit, anime et délivre le label aux voyagistes engagés dans les principes du commerce équitable, du développement durable et de la solidarité internationale.

Pionnier dans le domaine, l’ATES, Association pour un Tourisme Equitable et Solidaire, rassemble plusieurs voyagistes, opérateurs de tourisme en France et des membres associés proposant un tourisme équitable et solidaire.

Le réseau ATES définit le tourisme équitable et solidaire autour de trois piliers : la solidarité, le *commerce équitable et l’économie sociale et solidaire. Il se caractérise également par des principes inscrits dans la charte d’engagement du réseau :

  1. l’échange et la rencontre entre hôtes et voyageurs,

  2. la contribution du voyage au développement de la destination,

  3. une relation entre les opérateurs et les producteurs locaux juste et équilibrée

  4. la transparence de l’information et la sensibilisation du public

On retrouve comme membre actif du réseau ATES, l’agence de voyage Endallah proposant des voyages solidaires uniques en Tanzanie.

Comment pratiquer un tourisme solidaire ?

Le tourisme solidaire mise sur une relation entre les peuples, entre visiteurs et visités. La notion de solidarité est centrale, car les voyageurs contribuent directement à l’amélioration des conditions de vie des communautés visitées.

L’exemple le plus connu de tourisme solidaire est sans doute le voyage chez l’habitant, où le voyageur est accueilli, nourri et logé au cœur d’un village. Le voilà en immersion pour mieux apprendre et comprendre les traditions, les coutumes, et à l’environnement qui l’entoure et dont dépendent les membres des communautés.

Aujourd’hui, le tourisme solidaire connaît un développement important. Ses vertus sont considérées comme une véritable alternative au tourisme de masse. Plusieurs agences de voyages engagées proposent leurs propres circuits solidaires. Certaines agences comme Double Sens sont même spécialisées en séjours solidaires à travers le monde.

Les voyagistes organisant des voyages solidaires ont recourt en partie à des coopératives locales ou agricoles, à des associations et des regroupements villageois. Le but est d'associer d'une manière ou d'une autre les communautés locales à des projets de solidarité qui les concernent. La différence avec le tourisme participatif concerne le visiteur qui peut prendre part au projet de développement local pendant la période de son séjour.

Le voyageur solidaire souhaite aller vers l’autre, apprendre et vivre une expérience unique. Il peut par exemple participer à un projet au côté de la population locale et contribuer à l’amélioration des conditions de vie sur place.

Selon les besoins exprimés par les populations accueillantes, des initiatives mêlant tourisme et développement local sont nombreuses ! Ateliers culturels en Amérique Latine, micro-chantiers en Afrique, restauration de la forêt en Asie…

Les voyages sont organisés en petits groupes de quelques personnes, et les destinations sont par principe assez éloignées des grandes infrastructures touristiques. L'hébergement est réalisé dans de petits hôtels de charme, des gîtes de famille, voire parfois chez les habitants eux-mêmes. Néanmoins, il s'agit d'une activité dûment déclarée afin de bénéficier de l'agrément touristique, un sésame qui demeure indispensable. Pour mieux aider l'économie locale, les voyageurs sont encouragés à favoriser les restaurants et les artisans des villages proches ainsi qu'à employer des guides habitant dans la région visitée.