Tourisme alternatif

Glossaire

Par Elodie Mercier

Posté le 22 février 2021

Parti découvrir de nouveaux horizons, le touriste s’aperçoit de plus en plus qu’il est entouré de ses semblables en surnombre et suit des parcours préconçus dans une industrie de masse. À l’heure où les préoccupations sociales en environnementales gagnent du terrain, le voyageur cherche de nouvelles alternatives : c'est là que le tourisme alternatif entre en jeu !


Aujourd’hui, le touriste parti découvrir de nouveaux horizons, s’aperçoit de plus en plus qu’il est entouré de ses semblables en surnombre et suit des parcours préconçus dans une industrie de masse. Il veut sortir du tourisme classique, s’aventurer sur les chemins hors des sentiers battus et devenir acteur de son voyage.

À l’heure où les préoccupations sociales en environnementales gagnent du terrain, les voyageurs cherchent de nouvelles alternatives : c'est là que le tourisme alternatif entre en jeu !

Qu’est-ce que le tourisme alternatif ?

La définition du tourisme alternatif est contenue dans ses termes même : c’est un mode de tourisme qui propose une alternative aux voyages conventionnels. Le tourisme alternatif est une expression qui englobe une grande variété de pratiques de voyage qui entendent se différencier du tourisme de masse, tel qu’il s’est développé depuis des décennies. Il s’agit d’une approche responsable et écologique du voyage, soucieuse des impacts économiques, sociaux et environnementaux du touriste. L’idée sous-jacente est de favoriser le développement durable. Le tourisme alternatif est une forme de tourisme durable.

En 1995, la première charte de tourisme durable voit le jour suite à une rencontre entre l’Organisation mondiale du tourisme (OMT), l’UNESCO et la Commission Européenne. Cette charte réactualisée en 2004 reste le pilier central définissant le tourisme durable de la manière suivante : « Les principes directeurs du développement durable et les pratiques de gestion durable du tourisme sont applicables à toutes les formes de tourisme dans tous les types de destination, y compris au tourisme de masse et aux divers créneaux touristiques. Les principes de durabilité concernent les aspects environnemental, économique et socioculturel du développement du tourisme. Pour garantir sur le long terme la durabilité de ce dernier, il faut parvenir au bon équilibre entre ces trois aspects. »

Pour lier tourisme et développement durable, il convient de s’appuyer sur les trois piliers de ce dernier : la croissance économique, la préservation de l’environnement, le progrès social. L’Organisation Mondiale du Tourisme (OMT) détaille ainsi ces trois volets :

  1. Faire un usage optimal des ressources environnementales qui sont un élément clé du développement du tourisme, en préservant les processus écologiques essentiels et en contribuant à la conservation des ressources naturelles et de la biodiversité ;

  2. Respecter l’authenticité socioculturelle des communautés d’accueil, conserver leur patrimoine culturel bâti et vivant, ainsi que leurs valeurs traditionnelles, et contribuer à la tolérance et à la compréhension interculturelles ;

  3. Garantir des activités économiques viables à long terme en apportant à tous les acteurs des retombées socioéconomiques équitablement réparties, notamment des possibilités d’emploi et de revenus stables, des services sociaux aux communautés d’accueil, et en contribuant à la lutte contre la pauvreté.

La transition écologique et solidaire, les évolutions des modes de consommation et des attentes des voyageurs entraînent des mutations et des innovations au sein de la filière tourisme. Ces nouvelles formes de tourisme alternatif se développent de plus en plus et évoluent à grande vitesse.

Quels sont les avantages du tourisme alternatif ?

Voyager de manière alternative, c’est s’engager en faveur des objectifs de développement durable. Dès lors, le voyage bénéficie autant aux touristes qu’aux habitants locaux. En effet, le tourisme alternatif permet de réduire l’impact environnemental colossal des millions de touristes qui voyagent chaque année. Entre émissions de gaz à effet de serre, aggravation des sécheresses et pollution des espaces naturels, il devient urgent de réinventer nos manières de voyager. De plus, le tourisme de masse a souvent creusé les inégalités au sein des populations locales, au profit de grandes entreprises spécialisées dans le tourisme.

Le tourisme alternatif offre aujourd’hui un champ des possibles infini, vers plus de découvertes et plus de rencontres. C’est un voyage éthique, une opportunité de renouer avec l’essentiel : le contact avec la nature, le contact avec les autres, et le respect.

Comment rendre le tourisme alternatif ?

Le voyage conventionnel, incarné par le tourisme de masse, a fait perdre au fil des années l’essence même du voyage : la découverte de l’inconnu, l’imprévisible, les rencontres, l’authenticité. Aujourd’hui, le tourisme alternatif permet au voyageur de repartir en quête de tout cela, en quête de sens.

Déconnecter, besoin de ralentir, de sortir des sentiers battus ou encore nécessité de s’engager face aux problématiques de développement durable, les raisons qui poussent les voyageurs à se tourner vers un tourisme alternatif et responsable sont nombreuses.

Une attention particulière est accordée aux considérations économiques, sociales, culturelles et environnementales. Le tourisme alternatif vise habituellement un impact positif sur les destinations visitées et les acteurs locaux.

« Hors des sentiers battus » est une expression trop souvent utilisée dans les campagnes marketing pour garder tout son sens aujourd’hui. Pourtant, le tourisme alternatif est une véritable pratique qui vous emmène sur des chemins de traverse, vers des lieux moins fréquentés, moins connus. En France, les possibilités sont nombreuses pour pratiquer un tourisme alternatif.

Pourquoi ne pas partir randonner dans le Beaujolais Vert ? C’est une région moins touristique que les grands sentiers de randonnée incontournables des Alpes ou des Pyrénées et pourtant qui réserve bien des surprises entre collines douces, forêts et coteaux de vignes.

Connaissez-vous le plateau des mille étangs au cœur des Vosges saônoises ? Sur ce site classé Natura 2000, les possibilités d’activités sont nombreuses, à la découverte d’un patrimoine naturel et culturel très préservé.

L’exemple des road-trips

Réelle alternative au tourisme classique, le développement des voyages en van, camion aménagé, camping-car ont particulièrement explosé depuis le début de la crise sanitaire. Dormir où bon nous semble, seul au monde, face à la mer ou dans un sous-bois, réveillé par le chant des oiseaux. L’envie de liberté et d’espace, le besoin de se rapprocher de la nature, voilà quelques raisons de la grande popularité des road-trips. Par exemple, un road-trip dans sud-ouest de la France en immersion dans la région des Landes est la promesse de vivre un séjour loin des sentiers (trop) battus. En Grèce, au lieu de voyager tous vers les mêmes îles bondées de Mykonos ou Santorin, ou de réaliser le même circuit dans les Cyclades, le voyageur en quête d’alternative peut partir pour un road-trip original en Crète.

Qui sont les acteurs du tourisme alternatif ?

L’offre de voyages alternatifs est de plus en plus large. Slow tourisme, tourisme solidaire, tourisme équitable, tourisme vert… Face à une demande en plein essor, les acteurs du tourisme ont développé largement ces services. Pour ne pas s’y perdre, plusieurs chartes ou labels identifient ceux qui pratiquent un tourisme responsable. Ces textes, rédigés par des organismes officiels, associations ou agences de voyage, forment une base de travail pour développer une nouvelle façon de voyager et permettent d’éviter les pratiques de « Greenwashing ».

En France, les acteurs du tourisme responsable se sont regroupés au sein de l’association ATR (Agir pour un Tourisme Responsable). Créée en 2004, ATR regroupe les professionnels du tourisme souhaitant faire reconnaître leur engagement pour un tourisme durable. Après audit par l’organisme indépendant Ecocert Environnement, leur engagement est reconnu par le label ATR. Ils s’engagent notamment à respecter la Charte éthique du Voyageur, à la diffuser afin que tous leurs voyageurs soient sensibilisés et mieux à mêmes de pratiquer un tourisme alternatif.

Quelles sont les formes du tourisme alternatif ?

Le tourisme alternatif englobe les formes de tourisme s’opposant au tourisme de masse. De nombreuses organisations sont nées avec l’objectif de proposer une alternative sociale et culturelle aux voyages purement consuméristes. Pour répondre à leurs attentes et s’engager de leur côté, les acteurs du tourisme innovent et cherchent des solutions alternatives pour transformer leur offre touristique, en prenant en compte le respect de l’environnement et des populations locales.

Attention toutefois aux tentatives de « greenwashing » de démarches de l’industrie touristique cherchant à redorer son image par des initiatives pseudo-écologiques.

Il existe de très nombreuses formes de tourisme alternatif, si bien qu’il est impossible d’en donner une liste exhaustive.

Voici quelques exemples de tourisme alternatif

• Le tourisme durable : il est défini par l’Organisation mondiale du tourisme comme « Un tourisme qui tient pleinement compte de ses impacts économiques, sociaux et environnementaux actuels et futurs, en répondant aux besoins des visiteurs, des professionnels, de l'environnement et des communautés d'accueil. »

• Le tourisme responsable : c'est un synonyme du tourisme durable. Comme son nom l’indique, il invite le voyageur à prendre conscience de ses responsabilités et de l’empreinte qu’il laisse sur le territoire visité.

• Le tourisme équitable : il vise à diriger les bénéfices des activités touristiques en faveur des communautés locales. Il s’agit d’impliquer pleinement ces populations afin d’améliorer leur niveau de vie.

• L’écotourisme : il se focalise sur la dimension environnementale du tourisme alternatif et du développement durable. S’exerçant uniquement dans la nature, il invite le voyageur à avoir une empreinte écologique la plus faible possible, afin de préserver le milieu.

• L’écovolontariat : il constitue une forme plus spécifique du voyage alternatif : le tourisme participatif. Le voyageur réalise des missions au service d’une association ou d’une ONG à des fins de préservation de l’environnement. L’ONG Planète Urgence propose ainsi des missions de tourisme solidaire et d’écovolontariat.